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Cyber Resilience Act : une nouvelle ère pour la cybersécurité des produits numériques en Europe

Le Cyber Resilience Act entre en vigueur
Posté par: continew

Cyber Resilience Act : une nouvelle ère pour la cybersécurité des produits numériques en Europe

Dans un monde toujours plus connecté, la sécurité numérique devient un enjeu majeur. Pour répondre à cette nécessité, l’Union européenne a adopté un texte législatif inédit : le Cyber Resilience Act (CRA). Entré en vigueur le 10 décembre 2024, ce règlement vise à imposer des exigences de cybersécurité contraignantes pour tous les produits comportant des éléments numériques commercialisés sur le marché européen.

Un pilier de la stratégie numérique européenne

Le Cyber Resilience Act s’inscrit dans la stratégie européenne de la « Décennie numérique », aux côtés de textes phares comme le Digital Services Act, le règlement sur l’intelligence artificielle (AI Act) et la directive NIS2. Il répond à un besoin croissant : garantir que les produits numériques, qu’ils soient matériels ou logiciels, soient sécurisés dès leur conception et pendant toute leur durée de vie.

Quels produits sont concernés ?

Le champ d’application du CRA est large. Il couvre :

  • les produits matériels connectés (ordinateurs, smartphones, objets connectés comme les montres ou les jouets intelligents),
  • les logiciels (applications mobiles, jeux vidéo, outils bureautiques),
  • les composants numériques (microprocesseurs, pare-feu, cartes à puce…).

Deux catégories bénéficient d’une attention particulière : les produits importants pour la sécurité (VPN, systèmes d’exploitation, pares feu) ou les dispositifs de sécurité domestique (caméras…), et les produits critiques, actuellement limités à 3 (boitiers de sécurité, cartes à puce et passerelles pour compteur intelligent). En revanche, les logiciels open source non commerciaux et certains produits déjà couverts par d’autres réglementations sectorielles (aviation, dispositifs médicaux, automobile…) sont exclus.

Des obligations renforcées pour tous les acteurs

Le CRA ne se limite pas aux seuls fabricants. Il s’applique aussi aux importateurs et distributeurs, avec une logique simple : toute entreprise mettant un produit numérique sur le marché européen est concernée.

Chacun de ces acteurs se voit attribuer des responsabilités spécifiques. Et attention : un importateur ou un distributeur peut être requalifié comme fabricant s’il vend le produit sous sa propre marque ou y apporte des modifications substantielles. Un détail qui peut faire toute la différence sur le plan juridique.

Cybersécurité by design et by default

Parmi les piliers du CRA, on retrouve les principes de « secure by design » et « secure by default ». Les produits doivent être conçus dès le départ pour minimiser les risques : chiffrement des données, réduction des surfaces d’attaque, etc. Les paramètres par défaut doivent quant à eux garantir un niveau de sécurité élevé : plus question de laisser des mots de passe faibles ou de ne pas activer les mises à jour automatiques. Cette philosophie vise à intégrer la cybersécurité dans le processus de développement, et non plus à la traiter comme une étape secondaire.

Une vigilance constante sur les vulnérabilités

Le CRA impose aux fabricants une évaluation régulière des risques et la mise en place d’un suivi continu des failles de sécurité. Ils devront notamment fournir des mises à jour de sécurité pendant toute la durée de vie du produit, établir une SBOM (Software Bill of Materials), sorte de « liste d’ingrédients » des composants logiciels utilisés, et enfin déclarer les vulnérabilités activement exploitées via une plateforme centralisée, à partir de septembre 2026. Ces obligations visant à renforcerla transparence et à permettre une réponse plus rapide face aux cybermenaces.

Conformité, marquage CE et calendrier

Chaque produit devra faire l’objet d’une déclaration de conformité, attestant du respect des exigences du CRA. La plupart des produits relèveront d’une auto-évaluation par le fabricant, mais certains (produits critiques notamment) nécessiteront une évaluation par un organisme notifié.
Le CRA prévoit également l’apposition du marquage CE, gage de conformité pour les consommateurs.

Un calendrier est d’ores et déjà établi :

  • 10 décembre 2024 : entrée en vigueur du CRA.
  • 11 septembre 2026 : obligation de signaler les vulnérabilités critiques.
  • 11 décembre 2027 : toutes les obligations du CRA deviennent pleinement applicables aux nouveaux produits mis sur le marché.

Il est à noter que même un produit mis sur le marché avant cette date pourra être soumis au CRA s’il subit une modification fonctionnelle majeure après décembre 2027.

Quels impacts pour les entreprises ?

Le Cyber Resilience Act représente un changement profond dans la manière dont les entreprises conçoivent et commercialisent leurs produits numériques. Une adaptation des processus de développement sera nécessaire pour intégrer la cybersécurité dès l’amont, de même que des investissements en infrastructures et en personnel qualifié. C’est l’ensemble des équipes qui devront être formées aux nouvelles exigences réglementaires et aux meilleures pratiques de cybersécurité. Un effort de collaboration avec les autres acteurs du marché sera indispensable pour partager les informations sur les menaces et coordonner les réponses aux incidents. Si ces efforts représentent un coût, ils s’accompagnent aussi d’opportunités : une meilleure réputation, un accès facilité à de nouveaux marchés, la confiance accrue des utilisateurs.

Une opportunité à saisir pour l’avenir numérique

Le Cyber Resilience Act n’est pas seulement une contrainte réglementaire. Il incarne une vision proactive de la cybersécurité, centrée sur la prévention, la responsabilité et la transparence. Dans un contexte de multiplication des cyberattaques, il offre aux entreprises une boussole pour renforcer leur résilience numérique. En s’y préparant dès maintenant, les organisations peuvent non seulement éviter les sanctions futures, mais aussi se positionner comme leaders d’un numérique responsable et sécurisé en Europe.

En savoir plus

La législation sur la cyberrésilience